Une quarantaine de promoteurs immobiliers auxquels a été confiée la réalisation d’un programme de 6 000 logements sociaux de type LPA sont déconcertés. Ils sont gagnés par l’inquiétude depuis plusieurs semaines après avoir été indirectement informés que les autorisations qui leur ont été accordées par le ministère de l’Habitat et les services de wilaya du secteur en question seraient bloquées, alos qu’ils ont attendu plus d’un an pour se voir attribuer la réalisation dudit programme. Les entreprises ont été sélectionnées parmi une centaine d’au-tres ayant postulé pour la réalisation de ce programme, et l’attribution des autorisations de lancement liées aux assiettes foncières leur ont été délivrées pour entamer les travaux de terrassement et obtenir les permis de construire. Cependant, à la grande surprise, les autorisations auraient été «bloquées», comme nous le dira un promoteur qui a requis l’anonymat. «Nous n’avons rien compris, les autorisations auraient été bloquées et nous avons entendu que les autorités voudraient céder le programme à des entreprises étrangères», nous a-t-il confié. Notre interlocuteur, qui a pris récemment contact avec nous ainsi que ses collègues promoteurs immobiliers se trouvant dans le même cas, interpellent les pouvoirs publics «à débloquer la situation afin de hâter la réalisation de ce programme et surtout donner des éclaircissements». «Des rumeurs ont couru sur l’intention des autorités de confier ce programme à des entreprises étrangères», nous dit-on, alors qu’il aurait été confié aux entreprises algériennes qui possèdent des centaines d’ouvriers sans compter les longs mois d’attente pour l’obtenir, s’inquiètent des entrepreneurs. Ceci au moment où le logement est devenu un bien difficile à acquérir vu son prix excessif. Des promoteurs immobiliers ayant lancé des programmes promotionnels dans la périphérie d’Alger cèdent des F3 sur plan à 1,3 milliard de centimes (130 000,00 DA le mettre carré bâti), dans des endroits perdus de la capitale, alors que d’autres fixent des prix inimaginables entre 2,5 et 4,5 milliards de centimes pour un F3, soit 300 000,00 DA voire plus le mettre carré bâti. Une véritable spéculation que le Chef du gouvernement doit impérativement arrêter par souci de stabilité sociale du pays. Le véritable paradoxe reste les crédits bancaires à taux bonifié qui sont plafonnés à 1,2 milliard de centimes, ce qui signifie que les prétendants au logement, notamment la vente sur plan, ne peuvent accéder au crédit bancaire ou sont contraints de faire une fausse déclaration avec la complicité du promoteur sur le prix fixé par ce dernier. Une pratique courante depuis quelque temps. Le département de Tebboune a du pain sur la planche. Il y a lieu de rappeler qu’un programme de 60 000 logements, notamment de type LPP et autres, ont été récemment lancés dans la capitale.
Hocine Cherfa lejourdalgerie