Les sélectionneurs et les directeurs techniques des associations membres africaines ont souligné les progrès d’ensemble du football sur le Continent Mère tout en rappelant qu’il était nécessaire de poursuivre le travail pour espérer voir une sélection africaine gagner un jour la Coupe du Monde de la FIFA™. Les discussions ont eu lieu le 30 septembre et le 1er octobre lors d’une conférence organisée au Caire par la FIFA et la CAF dans le but de tirer les enseignements de la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 2014™.
Concernant les aspects techniques de Brésil 2014, le sentiment général parmi les participants était que les sélections africaines avaient joué leur rôle dans le succès éclatant de cette Coupe du Monde. Pour la première fois de l’histoire, deux représentants de l’Afrique ont atteint le deuxième tour de la compétition et le niveau général du football produit a été de haute qualité. La performance de l’Algérie, éliminée de justesse et à l’issue de la prolongation en huitième de finale par l’Allemagne, future championne du monde, a été largement saluée. Le Nigeria a quitté le tournoi au même stade sur deux buts tardifs marqués par la France, tandis que la Côte d’Ivoire et le Ghana ont manqué de très peu d’accéder à la deuxième phase.
En s’appuyant sur l’exemple des champions du monde allemands, les meilleurs techniciens du football africain ont reconnu que, malgré le talent incontestable des joueurs du Continent Mère, il restait un certain nombre de problèmes à régler, en particulier au niveau de l’organisation et de l’administration. « Si nous voulons avancer, nous devons professionnaliser tout ce qui entoure l’équipe », a résumé Volker Finke qui, après avoir entraîné pendant presque 20 ans en Bundesliga allemande, est aujourd’hui sélectionneur du Cameroun. Après une Coupe du Monde décevante, les Lions indomptables cherchent à prendre un nouveau départ avec une génération de joueurs jeunes. Les choses semblent bien fonctionner pour l’instant, puisqu’ils sont actuellement premiers de leur groupe dans les qualifications pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations de la CAF.
Finke et le représentant du Ghana ont fait observer que les désaccords autour du paiement des primes des joueurs en amont de la compétition avaient eu un impact négatif au Brésil. « Ces problèmes d’argent nuisent à la concentration des joueurs », a commenté Francis Oti Akenteng, directeur technique des Black Stars.
L’un des problèmes du football africain est le manque de programmes de développement pour les jeunes. « L’équipe nationale n’est pas l’endroit idéal pour enseigner les bases de la technique et de la tactique. Ce travail doit être fait beaucoup plus tôt », explique Ephraïm Mashaba, entraîneur de l’Afrique du Sud, arguant du fait qu’il est difficile pour un sélectionneur d’effectuer un travail de fond avec son effectif dans le cadre d’un calendrier international qui ne permet pas de réunir les joueurs plus de quelques jours avant une rencontre. Ce problème est particulièrement sensible en Afrique, où les déplacements d’un pays à l’autre peuvent durer plusieurs jours.
Plateforme unique
Shawky Gharib, sélectionneur de l’Égypte, a évoqué la difficulté de disputer des rencontres internationales entre deux saisons du championnat national, c’est-à-dire à un moment où les joueurs ne sont pas au meilleur de leur forme.
L’Algérie a reçu les félicitations de nombreux participants à la conférence pour le niveau de football qu’elle a produit au Brésil. « Cette réussite est due au fait que nous avons professionnalisé la structure autour de l’équipe. Nous avons fait attention à chaque détail. L’administration, l’organisation et les aspects techniques constituent un tout », a déclaré Taoufik Korichi, directeur technique de l’Algérie.
Son homologue au Sénégal, Mayacine Mar, affiche lui aussi beaucoup d’optimisme. « Nous avons progressé et nous ne sommes plus loin de notre objectif. Mais il faut encore plus de stabilité au niveau des entraîneurs et de l’encadrement technique afin de leur permettre de développer un projet sur au moins quatre ans. »
La conférence a également été une bonne opportunité pour tirer les enseignements qui s’imposent au sujet de l’évolution tactique du jeu. « Le football a changé. Dans le football moderne, tous les joueurs se déplacent en permanence. Le système peut changer d’une équipe à l’autre, mais ce qui ne change pas, c’est la nécessité de faire le pressing et de jouer collectivement, en bloc », estime Finke.
Cet événement de deux jours a été une plateforme unique pour que les techniciens de l’élite du football africain puissent échanger des idées et développer de nouvelles stratégies d’avenir. « Il faut arrêter de toujours vouloir gagner maintenant et penser un peu plus à gagner demain. Nous devons poser des fondations solides », a conclu le directeur technique du Ghana.