un phénomène qui perdure au fil des semaines et des mois, causant des constats déplorables, mais surtout sans la moindre réaction des parties concernées ? C’est tout simplement un virus incurable qui gangrène chaque week-end un peu plus notre sport roi en Algérie, à savoir le football, qui semble être désormais imprégner dans les coutumes des supporters algériens qui ne trouvent pas d’autres moyens de manifester leur stresse quotidien et leur mécontentement vis-à-vis du rendement de leur équipe que de verser dans la violence et le comportement qui reflète de loin le civisme ou le
Ces scènes malheureuses se répètent tuant l’enjeu sportif et le charme des retrouvailles et sur le terrain et dans les gradins. Le dernier débordement en date a été celui enregistré avant-hier survenu à la fin du match qui a opposé l’ESM Koléa à l’équipe de l’Olympique Médéa dans le cadre de la 21e journée du championnat de Ligue 2 Mobilis. Fous furieux face à l’échec concédé par leur équipe à domicile, les supporters de Koléa se sont accrochés violemment avec leurs vis-à-vis avant de s’en prendre aux services d’ordre. Bilan : huit personnes touchées dont un journaliste, cinq éléments de la sûreté nationale, le délégué du match et un joueur. L’officier de permanence à la direction de la protection civile de la wilaya de Tipaza a indiqué que cinq policiers dont un dans un état jugé grave ont été secourus et transférés vers l’hôpital de Koléa. Trois autres personnes dont un journaliste, le délégué du match et un joueur ont par ailleurs reçus les premiers soins sur place, a indiqué le même source. Des actes de vandalisme avaient éclaté à la fin du match remporté par l’équipe hôte (1-0) entre les supporters qui ont jeté des pierres en direction des journalistes blessant l’un d’entre eux et des agents de la sûreté qui sont intervenus pour calmer les antagonistes. Cet incident intervient une semaine après celui qui a éclaté lors du match de Ligue 1 entre l’ASM Oran et le MC Alger. Ces supporters algérois se sont pris aux sièges du stade Zabana pour manifester leur colère contre leur équipe avant de s’accrocher avec les policiers. Cela sans parler des incidents qui ont précédé Oran et Koléa comme ceux de Béchar, de Ouargla, de Béjaïa de l’Arba et tant d’autres. Beaucoup croyaient que la mort d’Albert Ebossé, attaquant de la JS Kabylie, allait être un tournant dans la lutte contre la violence dans les stades algériens et que des mesures sévéres allaient être pris par les hautes autorités. Seulement, au lendemain des incidents, on attend parler de sanctions, de débats, de journée de lutte contre la violence, mais sans pour autant y voir du concret. Seul remède pour faire taire les gens et repousser le fond du problème est celui du huis clos qui semble être l’unique solutions pour les parties responsables du football algérien. Face à cette incapacité de gérer une situation alarmante, les hautes instances, à savoir le ministère des Sports et la Fédération algérienne de football tentent de réagir avec des mesures qui ne dépassent pas le stade de la planification. Ainsi, une commission nationale exécutive de prévention et de lutte contre la violence dans les infrastructures sportives a été installée tout récemment par le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, dans une nouvelle approche visant à réduire ce fléau qui a pris des proportions inquiétantes. Cette commission succède à celle consultative qui avait exercé lors des dernières années mais qui n’a pas été pour auant efficace. La nouvelle structure, composée de trente-deux membres, est présidée par le chef de cabinet du ministère des Sports. Elle est élargie à d’autres secteurs (intérieur, justice, éducation nationale, communication, jeunesse, presse, société civile, etc), et aux comités de wilayas.
Le cadre réglementaire et juridique de la commission en question impose à cette dernière un nombre d’actions à accomplir pour réussir dans sa mission. Le ministre a rappelé, en outre, que la nouvelle loi sur le sport comporte 17 dispositions pénales à l’encontre des personnes qui se rendent coupables de ces actes qui entachent le sport national. Face à ces mesures alors que les championnats abordent leur ultime ligne droite avant la fin de saison ou les enjeux s’intensifient, le terrain est loin de refléter la réalité, mais surtout de diminuer d’un phénomène qui devient petit à petit un danger social .
Rami Idir